Pierre-Olivier

Pierre-Olivier Girard
Publié le 12 mai 2016

RAPPORT ANNUEL. Avec deux déficits en autant d’années, Magog Technopole reconnaît que l’aide du gouvernement est capitale pour son avenir.

Depuis sa fondation, Magog Technopole opère essentiellement grâce au financement de la Ville de Magog. Mais ce modèle tend à s’essouffler selon son directeur général, André Métras.

Pour 2015, le déficit se chiffre à 52 642 $ comparativement à 37 650 $ l’an dernier. Pour équilibrer ses budgets, l’organisation a puisé dans un fonds municipal de 195 000 $, qui devait au départ servir pour le projet de développement de l’ancienne Difco.

Le directeur général André Métras explique notamment ces coûts par le maintien de deux incubateurs pour loger les entreprises en démarrage. Une situation temporaire qui engendre des frais plus importants que prévu, dont pour la location. «Il ne faut pas oublier que nous sommes encore en période de transition. Lorsqu’on sera regroupé au même endroit, on va complètement revoir notre structure financière et on pourra repartir sur des bases plus solides», explique-t-il.

Quoi qu’il advienne, André Métras est d’avis que Magog Technopole a besoin d’aide pour assurer sa pérennité. Pour lui, le soutien du gouvernement provincial est inévitable pour passer à un autre niveau et demeurer attractif. «Depuis trois ans, on s’est pris en main localement en développant un modèle qui nous est propre. Les contribuables de Magog ont fait leur large part, mais il serait temps que le gouvernement fasse la sienne, surtout si on veut pousser notre vision encore plus loin», explique-t-il.

Rencontre avec la ministre Anglade

Ce souhait, M. Métras et quelques acteurs du milieu l’ont exprimé de vive voix, le 5 mai dernier, lors d’une rencontre de travail avec la ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade. Cette dernière s’est arrêtée environ une heure à Magog, un mois presque jour pour jour après le passage de sa collègue, la vice-première ministre Lise Thériault.

«On a un bel environnement d’accueil, mais la clé de notre succès, c’est l’accompagnement avec les entrepreneurs. Pour réussir, ils doivent avoir accès à des ressources professionnelles et actuellement, avec notre petite équipe, on n’y arrive pas. Le modèle a ses limites», reconnaît le gestionnaire.

Préparer la relève

À court terme, une partie de la solution consistera à l’embauche d’un directeur général adjoint, dont l’appel de candidatures se termine le 13 mai. Ce dernier allègera les tâches de l’équipe, mais il sera aussi pressenti pour prendre le relais advenant le départ de M. Métras.

«Je n’ai pas l’intention de partir demain matin, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Et le danger qui guette chaque organisation est de devoir fermer les livres, faute de relève. J’y accorde beaucoup d’importance, surtout à l’égard des entrepreneurs qui ont pris la décision de venir s’installer chez nous. On leur a créé des attentes, ils nous ont fait confiance, alors il faut livrer la marchandise», assure-t-il.

Encore du chinois pour certains

Malgré que ce secteur est en pleine effervescence à Magog, les TIC (technologie de l’information et des communications) demeurent méconnus pour plusieurs, comme le constate André Métras. En plus de miser sur des outils de communication, Magog Technopole entend organiser des événements en 2016 pour démystifier cette industrie.

«Si les TIC prennent de plus en plus de place, il ne faut pas que ça se fasse au détriment des citoyens. Ils doivent comprendre et adhérer au changement. On travaille aussi à voir de quelle manière on pourrait colorer le centre-ville avec la technologie, notamment par l’Internet des objets», imagine-t-il.

Un exemple de projet par l’Internet des objets est actuellement visible au Quartier des spectacles à Montréal. Il s’agit de 21 balançoires qui produisent de la musique à chaque balancement, selon le degré d’intensité.