Par Elizabeth Nadeau : enadeau@estrieplus.com
Mardi, 16 février 2016
Une nouvelle entreprise s’installe à Magog et fait dans la révolution : la chef de direction de Que Innovations, Tamie Salter, a mis au point la QueBall, une balle robotisée et programmable à partir d’un mobile destinée à stimuler les enfants autistes.
Que Innovations devient la 33e entreprise à joindre la communauté des technologies de l’information et des communications (TIC), chapeautée par Magog Technopole.
D’abord déployée en milieu scolaire et hospitalier autant en Europe (75 écoles) qu’en Amérique du Nord, la balle robotisée de la professeure de l’Université Bishop’s vise à stimuler les fonctions cognitives ainsi que la santé émotionnelle et physique des jeunes atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Pour Tamie Salter, elle est le fruit d’une quinzaine d’années de recherches.
Socialiser l’antisocial
La QueBall amène ces enfants à sortir de leur état naturel d’isolement en initiant le jeu entre eux. Qui plus est, la grande majorité d’entre eux seraient aussi naturellement attirés par les produits technologiques.
« La balle initie une interaction avec le jeune par une variété de jeux aléatoires et programmables qui utilisent des senseurs tactiles, sonores et lumineux, explique Tamie Salter. Tout cela est bien entendu adaptable en fonction des besoins et des caractéristiques de chaque enfant. Un peut être très sensible à la lumière, alors que pour son voisin, la stimulation principale viendra des sons. La balle permet entre autres d’aider à l’intégration de ces enfants dans les classes régulières dans les écoles. »
La Queball est notamment implantée au CHUS Fleurimont où l’on réalise des diagnostics préliminaires de TSA.
Le développement se poursuit
Tamie Salter est bien au fait que sa QueBall pourrait grandement améliorer la qualité de vie des parents qui, lorsqu’ils ont un enfant autiste, doivent aussi vivre avec le TSA.
« Même si la Queball pouvait donner ne serait-ce que quelques minutes par jour de répit, c’est mieux que rien du tout pour le sparents, souligne la professeure. Je tiens cependant à bien tester mon produit et en évaluer justement les bénéfices thérapeutiques avant de lancer la QueBall dans un marché plus large. »
La technologie derrière la QueBall et l’application qui la contrôle sont de type open source, c’est-à-dire que n’importe qui peut y contribuer. Si le tout n’est encore disponible que sur les plateformes Apple, une version Android devrait voir le jour ces prochains mois.
On en parle déjà ailleurs…
Si la QueBall rayonnera bientôt dans les salons des familles vivant avec le TSA, elle s’est déjà démarquée sur la scène internationale puisqu’en mars 2015, elle s’est classée en troisième place à la compétition Innovative New Products for Autism. La balle y avait été invitée par nul autre que Google.
En novembre dernier, Tamie Salter a terminé dans le top 5 du Technology Entrepreneurship Course. Dix mille candidatures de partout dans le monde étaient en lice lors de cet événement organisé par l’Université de Stanford.
Actuellement, six personnes composent l’équipe de la professeure Tamie Salter. D’ici l’an prochain, elle espère bien pouvoir augmenter ce nombre à dix employés.