Le directeur général de Magog Technopole travaille depuis janvier dernier avec le président d’Opti Rythmix, Pierre Campeau. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard p-ogirard@lerefletdulac.com)
TECHNOLOGIE. Prévenir des chutes avant même qu’elles se produisent ou encore détecter les signes d’une maladie, comme le Parkinson ou l’Alzheimer, avant même d’en ressentir les symptômes, voilà le pari que s’est donné l’entreprise Opti Rythmix qui a choisi Magog pour implanter ce projet au potentiel international.
Cette entreprise en démarrage, qui s’est greffée à la famille de Magog Technopole en janvier dernier, veut révolutionner le monde de la santé. Elle a conçu un système intelligent qui permet, à partir de caméras de surveillance standards, de faire un suivi médical d’une personne en temps réel. Le système va même jusqu’à prendre les signes vitaux, détecter les expressions du visage et capter la température du corps. En d’autres mots, il s’agit d’un cerveau avec des yeux qui voient à tout ce qui pourrait échapper à la vigilance humaine.
Comme l’explique le président de l’entreprise, Pierre Campeau, l’objectif est d’abord d’implanter cette technologie dans les résidences privées pour personnes âgées. « Plus de 70 % des hospitalisations chez cette clientèle sont dues à des chutes, ce qui est majeur. Avec ce système, il serait possible de les prévenir longtemps d’avance en détectant, par exemple, la détérioration de la posture d’une personne ou encore un simple tremblement. Le tout se fait à distance par reconnaissance faciale. Ces analyses permettraient ensuite de faire un plan de traitement personnalisé et adapté aux conditions particulières de chacun », explique l’homme d’affaires.
En plus de ce volet, cette technologie vise aussi à faciliter la prévention précoce des maladies dégénératives. Le tout d’une manière non intrusive, c’est-à-dire que les données enregistrées en continu sont fournies de manière confidentielle au personnel médical en place. « Il n’y aucun gériatre qui est capable de suivre un patient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est impossible, poursuit-il. C’est là que notre système prend tout son sens puisqu’il peut le faire pour un grand nombre de personnes simultanément. Et plus qu’on a d’information, plus on est en mesure de prévenir une maladie et c’est la santé de la population qui en sera améliorée.»
Au-delà des retombées potentielles, il y a la cause humaine derrière ce projet qui a convaincu l’entrepreneur de se lancer dans cette aventure, en s’associant avec le cerveau derrière cette technologie, Jean-Daniel Sarrazin. En plus des hôpitaux où un tel système aurait également toute son utilité, les deux partenaires imaginent bien leur invention être exportée aux quatre coins du globe. « On veut aussi l’offrir aux personnes d’un certain âge qui demeurent encore à la maison. Je pense à mes parents de 82 ans et 84 ans qui habitent en condominium. En plus de veiller à leur santé, ce système permet d’alerter les secours ou la famille lors d’une urgence », explique le président.
À LA RECHERCHE DE 1,5 M$
Sur trois ans, Opti Rythmix se dit « conservateur » en visant la création d’une cinquantaine d’emplois de haute qualité. Mais pour ce faire, elle doit d’abord boucler son financement, qui est assuré à 70 %. « Il nous manque environ 1,5 M$ pour aller de l’avant. Nous sommes en pourparlers avec plusieurs partenaires majeurs, alors ça pourrait bouger très rapidement. Je suis confiant d’y arriver d’ici cet été », conclut le Montréalais, qui a toujours rêvé de travailler en sol magogois.