Photo : Le député Pierre Reid a assuré le producteur Sylvain Viau de son entière collaboration en ce qui concerne son projet de série d’animation qui mettrait en vedette le fameux personnage d’Amos Daragon.
LA TRIBUNE, JEAN-FRANÇOIS GAGNON
Publié le 26 mai 2017 à 20h41 | Mis à jour le 26 mai 2017 à 20h41
JEAN-FRANÇOIS GAGNON
La Tribune
(Magog) Connu mondialement, le personnage d’Amos Daragon pourrait faire son apparition au petit écran grâce à un entrepreneur de Magog, Sylvain Viau, qui a conclu un partenariat d’affaires avec l’auteur québécois Bryan Perro. Il ne reste qu’à convaincre Investissement Québec de financer le projet, évalué à 10,7 M$.
Propriétaire de l’entreprise IceWorks Animation, M. Viau connaît bien le domaine de la production de dessins animés. Il a notamment participé, à titre de producteur, à la réalisation de plusieurs séries, dont Totaly Spies, Martin Mystère, Galaxie Académie ainsi que Monster Buster Club. « J’ai une très belle expertise », assure-t-il.
Le propriétaire d’IceWorks Animation connaît le créateur d’Amos Daragon depuis une quinzaine d’années. Il a eu ses premières discussions avec Bryan Perro concernant la création d’une série d’animation il y a environ trois ans.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les épisodes qui seraient créés ne présenteraient pas les histoires contenues dans la quinzaine de romans mettant en vedette Amos Daragon ou associés à l’univers de ce personnage. Non, il s’agirait plutôt de toutes nouvelles histoires.
Le produit final pourrait se trouver à mi-chemin entre Le seigneur des anneaux et la série des Harry Potter, aussi une oeuvre issue de la littérature jeunesse. Une composante 3D serait intégrée à la production.
« Ce serait une belle production faite au Québec. C’est un projet avec un potentiel fabuleux du point de vue du rayonnement, d’autant plus que le réalisateur français Stéphane Berry y est associé », explique Sylvain Viau.
Visiblement emballé par le projet, M. Viau aurait déjà réussi à convaincre Radio-Canada de monter à bord du train. La production d’une première série de 26 épisodes est prévue dans un premier temps, mais d’autres seraient susceptibles de suivre, advenant que la réponse du public soit suffisamment satisfaisante.
Jusqu’à 80 emplois
Si le projet élaboré voit le jour, jusqu’à 80 personnes pourraient travailler à la réalisation de la première série d’épisodes. IceWorks embaucherait près de 25 personnes. Les autres oeuvreraient pour un sous-traitant ou à titre de pigiste.
Sylvain Viau est persuadé qu’il peut trouver une large partie de cette main-d’oeuvre directement en Estrie. « Dans la région estrienne, il y a plus de gens qu’on le pense qui ont les compétences pour prendre part à ce type de production. »
Collaborant actuellement avec l’organisme Magog Technopole, le propriétaire d’IceWorks est également persuadé que Magog est une ville idéale pour un projet semblable à celui qu’il a développé en collaboration avec Bryan Perro.
« C’est extraordinaire ce qui se passe ici en ce moment avec le développement du secteur des technologies, mentionne-t-il. Avec toutes les rencontres que j’ai eu la chance de faire à Magog ces trois derniers mois, c’est comme si j’avais fait trois années de travail. »
Du sable dans l’engrenage?
Aussi intéressant et stimulant ce projet soit-il, sa concrétisation n’a toujours pas été confirmée. La réponse à la demande de financement soumise par le producteur magogois à Investissement Québec se fait encore attendre et le temps commence à manquer. Une somme de 2,7 M$ a été demandée à l’organisme.
Selon les informations obtenues par La Tribune, Radio-Canada souhaite obtenir une confirmation que le montage financier est complet au plus tard le 30 juin prochain. Une confirmation était préalablement attendue à la fin mars.
Député d’Orford, Pierre Reid se range derrière le producteur. Il estime que la ville de Magog a réellement besoin de projets semblables. « Un total de 5000 emplois ont été perdus ici », prend-il soin de rappeler.
M. Reid se déclare confiant que l’entreprise sera couronnée de succès. N’empêche, il affirme que des fonctionnaires ont peut-être du mal à percevoir Magog comme un lieu idéal pour la production d’une série d’animation. « Il existe une volonté gouvernementale et ministérielle de développer les technologies en région, mais on sent une réticence chez certains », déclare-t-il.