Par Dany Jacques, journaliste
La fibre optique accessible à tous représenterait la clé pour que Magog retrouve le chemin de la prospérité.
La mairesse de Magog, Vicki May Hamm, compare cette infrastructure à un instrument de développement économique, permettant non seulement d’attirer des entreprises technologiques, mais aussi pour courtiser de nouvelles familles à s’établir dans la région.
La première magistrate, qui assure également la vice-présidence de Magog Technopole, ouvrait ainsi le bal d’une conférence présentée par un expert en technologie, le 25 janvier dernier.
La table était mise pour Bruno Guglielminetti, un ancien chroniqueur aujourd’hui directeur communication numérique et information stratégique au Cabinet de relations publiques National, qui partage les ambitions de Magog Technopole.
M. Guglielminetti, qui assure n’avoir aucun intérêt dans le dossier, célèbre le simple fait que Magog parle d’instaurer un principe de ville branchée 24 heures sur 24, 365 jours par année, peu importe où l’internaute se trouve. «Vous êtes parmi les pionniers en la matière au Québec, profitez-en et garder votre longueur d’avance», recommande-t-il.
Selon lui, l’arrivée de la fibre optique transformera Magog en une destination privilégiée au Québec. «Ça changera la vie des citoyens, des commerçants et des industriels. Grâce à votre magnifique qualité de vie, les gens viendront s’établir à Magog pour profiter d’un service unique. Les Montréalais seront jaloux de votre connexion internet supérieure, rendue possible grâce à une large bande passante disponible grâce à la fibre optique», résume-t-il.
Bruno Guglielminetti croit que les travailleurs autonomes voudront principalement tirer profit de la fibre optique grâce à un travail à domicile plus performant. Il cite l’exemple de graphistes, dessinateurs, architectes et ingénieurs, qui pourront recevoir et transmettre des données parfois très lourdes.
Cet expert vante également les avantages de la fibre optique pour les soins de santé à distance. «Les Magogois pourront bénéficier de consultations avec infirmière ou médecin en version vidéo en direct de leur domicile. Ils pourront interagir avec des spécialistes de Montréal ou de l’étranger comme s’ils regardaient la télévision. Ce sont des coûts immenses qu’on épargnera», signale-t-il.
M. Guglielminetti s’enthousiasme aussi en parlant de formation à distance pour étudiant assis confortablement dans son salon, qui interagit avec son enseignant, comme dans une salle de classe.
Selon lui, commerçants et industriels profiteront des avantages de la fibre optique. Un épicier, par exemple, pourra augmenter son chiffre d’affaires avec du magasinage en ligne unique. De leur foyer, des clients pourront défiler dans les rayons de l’épicerie, sélectionner des items et se faire livrer leur commande. Une formule similaire pourrait être appliquée à la bibliothèque municipale pour sélectionner un livre à télécharger ou à recevoir à la maison.
L’aspect financier a cependant été très peu abordé. M. Guglielminetti croit mordicus aux économies d’échelle même si d’importants investissements sont nécessaires au départ. Pour Magog, il est convaincu que le réseau d’Hydro-Magog, ainsi que la présence de ses poteaux, représente un avantage immense pour Magog pour aciliter le déploiement de la fibre optique.
Quant à la facture à refiler aux clients, il ne croit pas qu’elle dépassera vraiment celle qu’ils paient déjà pour un service haute vitesse. «Vous avez observé de grands changements depuis l’arrivée d’Internet? Ce sera cinq fois plus important avec la fibre optique», prévoit-il.
Jean-Bernard Bélisle, qui assistait à la conférence, compare l’importance de cette bataille à celle précédant la construction de l’autoroute 10. «Il s’agit de la route de l’avenir. Cessons d’avancer et de reculer. Contribuons tout de suite à l’avenir de Magog, sinon on le regrettera dans dix ans», prévient-il.