C’est souvent ce sentiment que les chefs d’entreprise éprouvent devant l’adversité. Seuls pour prendre des décisions déchirantes, surtout par temps difficiles.
Faire des choix aux multiples répercussions sur les employés et l’avenir de l’exploitation qu’ils ont vu grandir à force de longues heures de travail.
L’entreprise et ses enjeux, ainsi que l’incertitude du lendemain, accaparent leurs pensées pour ne jamais en ressortir. Impossible pour eux de «décrocher», de libérer leur cerveau de ce perpétuel manège cérébral.
C’est d’autant plus vrai quand des facteurs externes viennent contrecarrer à répétition des plans de développement: inflation galopante, taux d’intérêt élevés, pénurie de main-d’œuvre, concurrence internationale, course effrénée à la technologie, etc.
Et quoi dire de la pandémie de la COVID-19 qui a dérouté énormément de marchés et d’industries aux quatre points cardinaux du monde des affaires un peu partout sur la planète?
Pas étonnant qu’on observe un haut taux de dépression chez les hommes et les femmes d’affaires, de plus en plus rongés par l’anxiété.
Facteurs de stress
D’ailleurs, la santé mentale des propriétaires d’entreprise s’est considérablement dégradée au cours des dernières années, a pu constater la Banque de développement du Canada (BDC) l’an dernier.
L’inflation figure parmi les principaux facteurs de stress.
Selon de la BDC, près d’un propriétaire d’entreprise du pays sur deux (45%) ont révélé avoir des problèmes de santé mentale, comparativement à 38 % en 2022. Peut-on penser que certains ont préféré cacher leur situation en répondant à ce sondage et que la proportion est plus élevée encore?
Bonne nouvelle : ils sont aussi plus enclins à souhaiter le soutien de spécialistes en santé mentale; le taux est passé de 21 % en 2022 à 31 % en 2023.
Toujours un tabou
Dans plusieurs entreprises, la détresse psychologique demeure un tabou.
Une étude menée par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) l’an dernier montre que les propriétaires de PME ou leurs employés n’abordent que peu souvent la question de la santé mentale.
Sept propriétaires d’entreprise sur dix (68 %) se disent à l’aise de parler de santé mentale avec leurs employés. Le tableau est moins reluisant du côté des employés, avec seulement 58 % qui se sentent en mesure de parler de santé mentale avec leur gestionnaire.
De l’aide
Heureusement, des ressources sont mises à la disposition des entrepreneurs par différents organismes.
Par exemple, l’organisme Le Parachute est une initiative de soutien en santé psychologique pour les entrepreneurs d’entreprises innovantes.
Le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN) s’est donné pour mission de porter l’initiative à échelle québécoise afin de sensibiliser et intervenir auprès des entrepreneurs et des professionnels.
Magog Technopole vient de démarrer une série d’initiatives visant à favoriser le bien-être des entrepreneurs innovants qu’elle accompagne.
L’initiative vise à leur offrir l’accès aux services en soutien psychologique de Le Parachute.