L’intelligence artificielle (AI) est capable de vous dénicher une recette à partir de la liste des aliments qui se trouvent dans votre frigo. Facilement même.

Mais l’AI peut certainement être tout aussi utile pour les entreprises, peu importe leur dimension. Donc, ce n’est pas seulement pour les multinationales et les grandes organisations milliardaires.

Chez Kezber, entreprise membre de Magog Technopole, on travaille sur ce type de nouvelle technologie depuis quelques années. C’est de plus en plus du concret pour sa clientèle.

Selon Éric Murray, directeur de l’innovation en donnés et IA, les applications sont multiples et apportent de la valeur ajoutée.

Par exemple, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, les employeurs peuvent assigner des membres de leur personnel à des tâches plus productives et laisser la besogne monotone à l’IA, suggère M. Murray.

«L’intelligence artificielle, ce n’est pas seulement pour trouver des recettes. Dans les PME, c’est un outil qui peut avoir sa place pour des tâches répétitives. Comme lors des réunions des conseils d’administration. Le contenu peut être enregistré et transféré en texte par un logiciel utilisant l’intelligence artificielle et ensuite en compte rendu de la réunion», explique-t-il.

«La personne qui habituellement faisait ce travail peut s’occuper à une tâche plus productive, au lieu d’assister à une réunion de trois heures. Dans les PME, on a de petites équipes et les membres du personnel sont appelés à faire plusieurs tâches. Il est préférable d’affecter son monde à des activités plus productives.»

Comptes payables

Bien d’autres fonctions peuvent être assignées à l’intelligence artificielle, ajoute Éric Murray. Le traitement des comptes payables en fait partie. Il est possible d’accélérer le travail et d’économiser ainsi d’importantes sommes, dit-il.

La confection d’appels d’offres peut être aussi confiée à ces outils virtuels pour standardisation et minimiser les risques d’erreur. On peut aussi leur demander de générer du code informatique, histoire d’économiser de longues heures derrière un clavier.

Chez Kezber, on s’en sert pour la production du contenu d’un podcast, note-t-il.

Un outil comme ChatGPT a son utilité, mais il doit être manipulé avec parcimonie. «Il faut faire attention.  On doit valider les informations», déclare-t-il.

«C’est ta crédibilité qui est en jeu.»

Kezber vient de publier un texte de blogue vantant les prouesses de l’IA pour les entreprises voulant automatiser des tâches complexes, en optimiser les processus décisionnels et en offrir des solutions basées sur les données. On résume en mentionnant que l’IA est «devenue essentielle pour la pérennité des entreprises».

Conseil du patronat

Récemment, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a tenté de secouer le pommier en publiant une étude sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les entreprises du Québec et du Canada. Le CPQ a pu identifier des facteurs freinant l’adoption de nouvelles technologies.

On y apprend qu’une «portion importante d’entreprises est encore dans une phase exploratoire et utilise l’IA à tâtons».  En 2023, 34 % des entreprises québécoises ayant adopté l’IA n’étaient pas au courant des types d’usage spécifique qu’elles en font, s’étonne l’organisme. Pire encore : dans 26 % des cas, on explique le retard par un manque de connaissance sur ce type de technologie.

Dans cet univers complexe, les PME ont droit à de l’aide.

La Banque de développement du Canada (BDC) vient tout juste de lancer un programme pour démystifier l’intelligence artificielle chez les PME et stimuler leur productivité. «Il met l’accent sur le pouvoir de transformation de l’intelligence artificielle, les bienfaits de l’automatisation et l’importance d’une cybersécurité robuste», dit la BDC.