Co-LABinnov veut profiter des occasions d’affaires créées par la COVID-19

Après avoir été longtemps assise au banc des accusés, l’industrie du plastique est revenue en force durant la pandémie. Même que de nouvelles compagnies, comme Co-LABinnov, ont vu le jour.

Au cours des dernières semaines, les propriétaires des entreprises québécoises eLab et M.I. Intégration ont décidé d’unir leurs forces et de démarrer une nouvelle entité afin de profiter des occasions d’affaires qui se présentent dans le monde du plastique .

ll faut dire que les entrepreneurs à la tête de ces compagnies. soit Olivier Lacombe, Yannick Longpré et Vincent Houle, ont vu chuter , comme plusieurs autres patrons, les revenus de leur organisation en raison de la «pause» du Québec.

ll n’était toutefois pas question pour eux de rester les bras croisés.

Le premier secteur d’activités visé par la compagnie Co-LABinnov a été le médical avec la commercialisation d’un vaporisateur sanitaire et la fabrication de visières standards et pour le secteur de la construction. Plus de 120 000 produits ont été vendus jusqu’à présent.

«Il y avait des besoins immédiats pour certains produits de protection. On s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour les combler» raconte au Journal M. Longpré, cofondateur d’eLab et de Co-LABinnov, précisant qu’au départ, «le principal défi» a été d’obtenir les matières premières.

La nouvelle entreprise travaille également sur un prototype de visières qui pourra se fixer directement sur une casquette.

 

Pas de limite

La direction de Co-LABinnov n’a pas l’intention de limiter sa production au secteur de la santé. Au cours des dernières semaines, les sacs de plastique ont notamment gagné en popularité, tout comme les produits d’emballage et les bouteilles de désinfectant à mains.

«On veut aller jusque-là dans la prochaine année, mais en ce moment, nos produits sont seulement en lien avec la COVID-19», répond M. Longpré.

«Peu importe le domaine, où il y a un besoin, on veut être en mesure d’offrir une solution rapidement. On vise différents marchés» , ajoute-t-il.

 

Fabriqués à Sherbrooke

Les produits de Co-LABinn ov sont actuellement fabriqués à Sherbrooke dans les usines du manufacturier M.I. In tégration .

À Magog, la compagnie d’ingénierie de services eLab prévoit acheter, prochainement, des équipements pour fabriquer des produits par extrusion, comme des filaments pour impression 3D.

Les investissements pourraient atteindre jusqu’à 500 000 $.

Quant à la question environnementale, M. Longpré répond qu »il est possible de recycler le plastique. ll estime que le Québec est toutefois mal outillé pour limiter l’impact sur l’environnement.

 

C0-LABINNOV EN BREF

  • Fondation : 2020
  • Secteurs d’activités : plasturgie, ingénierie manufacturière
  • Chiffre d’affaires : non disponible
  • Nombre d’employés : 30
  • Nombre d’usines : la production se fait dans deux usines à Sherbrooke appartenant à M.I. Intégration. Il y aura prochainement une partie de la production qui se fera à Magog dans l’établissement de la compagnie eLab.

 

MATIÈRE «MAL GÉRÉE»

En 2019, Ottawa a annoncé qu’il comptait interdire les articles en plastique à usage unique dès 2021, comme des pailles ou des sacs.

Au cours des derniers mois, plusieurs restaurateurs, comme St-Hubert ou Starbucks, ont annoncé des mesures pour réduire l’usage du plastique dans leurs commerces.

Certains de ces efforts ont toutefois été ralentis par la COVJD-19. D’ailleurs, plusieurs produits comme les sacs de plastique ont gagné en popularité durant la crise.

«L’avenir est au biodégradable et au biosourcé», selon le copropriétaire de Co-LABinnov, Yannick Longpré.

«En ce moment , le plastique est mal géré. C’est le problème. C’ est une matière recyclable. On peut lui donner une deuxième ou une troisième vie. Le problème est davantage l’humain qui dépose le plastique sur la plage», dit-il.

 

CONTENANTS CONSIGNÉS

En janvier dernier, le gouvernement provincial avait annoncé l’élargissement, à compter de 2022, du système de consigne à travers la province.

Les consommateur devront notamment débourser 25 cents de plus lors de l’achat d’une bouteille de vin ou de spiritueux et 10 cents de plus pour chaque bouteille d’eau. Cette somme sera remboursable.

Cette nouvelle formule s’appliquera sur tous les contenants d’un volume de 100 ml à 2 litres.

«Cela va aider à la récupération. Cela peut être une partie de la solution», estime le copropriétaire de Co-LABinnov, Yannick Longpré. «Les gens ont aussi une responsabilité. Il faut récupérer au lieu de jeter», poursuit-il.

Dès l’automne prochain, la Société des alcools du Québec mettra en place un projet pilote pour récupérer les bouteilles dans son réseau.

La société d’État testera notamment l’idée d’avoir des gobeuses à proximité ou dans certains magasins.

 

DES INNOVATIONS

Au cours des derniers mois, plusieurs entreprises ont profité de la COVID-19 pour développer de nouveaux créneaux d’affaires.

En Beauce, la compagnie Puri Haze, qui a développé des systèmes de décontamination, est née en raison des impacts de la pandémie sur la société, tout comme la compagnie Sanita qui fabriquera des cabines de stérilisation.

Spécialisé principalement dans la réparation de structures de béton, le Groupe Diamantex s’est, quant à lui, lancé dans la conception de stations de lave-mains autonomes.

Même le fabricant d’équipement de hockey Bauer a décidé de faire sa part. La compagnie a produit des visières à son usine de Blainville.

L’entreprise Co-LAB!nnov a également vu le jour en raison des nombreuses occasions d’affaires, actuellement, dans le monde du plastique. Elle produit notamment des visières.