Par Dany Jacques, journaliste.

Magog Technopole sort l’artillerie lourde pour courtiser et convaincre les Magogois de transformer leur ville en un mini-Silicon Valley.

Quatre experts ont vanté les avantages d’une ville complètement branchée à la fibre optique lors d’une conférence se déroulant à l’Auditorium des Tisserands de la Bibliothèque Memphrémagog, le 23 février dernier.

Déjà vendus à l’idée, ces spécialistes encouragent la population et les élus municipaux à enfoncer l’accélérateur pour coiffer d’autres municipalités au fil d’arrivée. «Je salue ce qui se fait actuellement ici à Magog, car vous êtes plus avancés qu’ailleurs», explique Philippe Huneault, un spécialiste comptant 25 années d’expérience en technologie et développement des affaires.

Il cite l’exemple de Manchester, en Angleterre, qui a redressé son économie après une sévère décroissance associée au déclin du textile, un peu comme à Magog, grâce au concept de ville branchée et intelligente. «Même la BBC en a profité pour y déplacer ses studios», assure-t-il.

Jacques Mc Neill, un expert des technologies de l’information et des communications (TIC), assure les Magogois que le jeu en vaut la chandelle. «Les TIC brassent des milliards de dollars dans l’économie. Elles représentent un immense impact, car elle enregistre une croissance de 10 % par année. Cette industrie voudra très certainement s’installer dans la région avec ses nombreux emplois si on l’attire avec des facilités  technologiques. Ça va se faire partout ailleurs dans le monde, aussi bien être dans les premiers pour en profiter davantage», laisse-t-il entendre.

Jocelyn Thibodeau, directeur du Service de l’informatique à la Commission scolaire des Sommets, parle avec enthousiasme du réseau de fibres optiques reliant toutes les écoles de son territoire sur une distance de 333 kilomètres. «Cet accès à la technologie permet de réaliser des projets pédagogiques innovateurs. Ça ouvre les portes du savoir», ajoute-t-il.

Peu de craintes ont été exprimées par les quelque 80 personnes présentes dans la salle, à l’exception des coûts réels d’investissement, de la facture refilée aux usagers, d’une possible guerre de marché entre fournisseurs ainsi que sur la possible dangerosité des ondes.

Concrètement, on parle de l’installation d’un réseau de fibres optiques commun et collectif reliant toutes les adresses. Les services de télécommunications seraient fournis par les principales compagnies actuellement sur le marché. Différents forfaits seraient également offerts, selon les portefeuilles de chacun.

Aux dires du directeur général sortant de Magog Technopole, Christian Beauchesne, l’objectif consiste à réaliser un projet-pilote à Magog rapidement pour obtenir du financement et des subventions. «Ainsi, on pourrait réduire les dépenses au maximum et créer une vaste zone donnant gratuitement un accès à l’internet sans fil dans les lieux publics magogois. Ce lien pourrait même être presque aussi fort qu’à la maison si la technologie le permet. En d’autres mots, quelqu’un pourrait recevoir ou envoyer des dossiers aussi lourds à la maison qu’à la pointe Merry», explique-t-il.

Selon la mairesse Vicki May Hamm, les autres villes de la MRC pourraient imiter la Ville de Magog. La première magistrate comprend les craintes des contribuables, mais assure qu’un partenariat public privé (PPP) éliminera tout risque financier à la Ville de Magog. «Aucun règlement d’emprunt n’est prévu, ni même une augmentation de taxes», insiste-t-elle.