André Métras, directeur général de Magog technopole — PHOTO LA TRIBUNE, JEAN-FRANÇOIS GAGNON

Article par : JEAN-FRANÇOIS GAGNON jean-francois.gagnon@latribune.qc.ca

MAGOG — Les astres étaient bien alignés pour le développement du secteur des technologies de l’information et des communications à Magog (TIC). Nourri par plusieurs intervenants locaux, l’espoir de voir un quartier des TIC naître dans cette ville s’est transformé en un projet concret en l’espace de quelques mois.

Le quartier des TIC est en voie de prendre forme dans le secteur de l’îlot Tourigny, à deux pas du lac Memphrémagog et de la maison Merry, une résidence patrimoniale qui sera bientôt entièrement rénovée.

La place Tourigny est présentement en construction. Un second bâtiment, baptisé Îlot du quai, a récemment accueilli plusieurs entreprises et on prévoit éventuellement bâtir l’Îlot du quai II. Le quartier est en effervescence grâce à la poussée coordonnée des secteurs public et privé.

« On est en train de créer un petit Barcelone, où les entreprises TIC ne sont pas isolées, mais plutôt regroupées et intégrées à la vie quotidienne de la ville, s’enthousiasme André Métras, directeur général de Magog technopole. C’est le genre de développement qu’on observe dans les plus grandes villes. »

M. Métras le concède volontiers, il est avantageux qu’une masse critique d’entreprises du secteur des TIC soient concentrées dans un quartier de la ville, puisque cela engendre habituellement un bouillonnement salutaire.

« C’est une vraie valeur ajoutée quand on y pense, dit-il. Les gens se côtoient quotidiennement et ça crée des interactions, du dynamisme. Pour générer des opportunités d’affaires, c’est évidemment un plus. »

Le grand patron de Magog technopole confie d’ailleurs avoir récemment reçu le témoignage d’un entrepreneur qui confirmait la pertinence du modèle mis en place en sol magogois. « Cet entrepreneur avait installé son entreprise chez nous depuis deux semaines uniquement et il constatait déjà les bienfaits incroyables de sa décision. »

Si plusieurs intervenants affichent leur satisfaction, l’objectif initial était toutefois d’attirer les PME rattachées aux TIC à l’intérieur de l’ancienne usine de la compagnie Difco, située en bordure de la rivière Magog en plein coeur du quartier des Tisserands. La concrétisation d’un tel projet aurait favorisé la revitalisation du quartier en question, où des milliers de travailleurs oeuvraient à une autre époque.

« Cette idée de recycler la Difco n’a pas été complètement abandonnée. Pas plus que le projet de fibre très haute vitesse sur tout le territoire de Magog. Disons que ce sont des choses à plus long terme », précise M. Métras.

Celui-ci précise que, bien que Magog technopole « se soit redéployé », cet organisme a toujours poursuivi le même objectif : « poser des gestes en faveur du développement économique » de son milieu.

Lorsqu’on constate l’effervescence existante dans le secteur des TIC à Magog, on est forcé d’admettre que Magog technopole et son directeur général ont su procéder de la bonne façon. En outre, André Métras s’est efforcé de promouvoir l’idée que Magog est une terre fertile pour les TIC et il a visiblement réussi à convaincre de nombreuses personnes.

« Magog ne se définissait pas par les technologies de l’information alors j’ai cru qu’il fallait faire apparaître un buzz, souligne M. Métras. Maintenant, le buzz est nourri par notre nouveau quartier des TIC, qui attire l’attention jusqu’à Montréal. »

Le grand patron de Magog technopole note cependant qu’il ne suffit pas d’effectuer de la promotion pour que la roue tourne. « De notre côté, on doit vraiment accompagner les entreprises après leur arrivée dans le milieu, sans quoi on risque de ne pas avoir les mêmes résultats. »

André Métras s’attend à ce que 50 nouvelles PME se soient ajoutées à la communauté TIC de Magog avant la fin de 2017 grâce à Magog technopole. Un tel résultat serait nettement supérieur à l’objectif de 30 qui avait été fixé au départ.

LA RETRAITE

Succès ou pas, le directeur général de l’organisme magogois prévoit toujours quitter pour la retraite à la fin de l’année 2017. « Je vais finaliser mon plan triennal puis je pourrai partir. Je serais prêt, ensuite, à faire de petits mandats pour Magog technopole pour donner un coup de main. Mais je ne m’imposerai pas », promet-il.

Malgré son départ à la retraite prochain, M. Métras assure qu’il adore son travail. « Je me sens privilégié de côtoyer des entrepreneurs qui carburent à l’innovation. »

Enfin, il réitère sa confiance envers Céléna Dubuc, qui est devenue sa directrice adjointe au cours des derniers mois. « Sa présence permet une belle transition. Je sens déjà qu’elle est très engagée. Elle pourra tranquillement donner sa couleur à notre organisation à travers son travail. »